Par Aurore Tassin
Elle était plutôt tranquille dans sa vie, posée. Elle s’ouvrait au monde et à tout ce qui touchait au bien-être. Avide de comprendre, avide d’apprendre pour avancer vers une meilleure compréhension d’elle-même, de sa vie.
Et puis, un jour elle le rencontre. Un homme sûr de lui, confiant et qui sait où il va. Un homme qui la regarde. Dans ce regard, elle se sent existée.
Ils se rencontrent, partagent énormément de choses et nait ainsi la relation.
Une relation qui va au fil du temps devenir un cauchemar… il va tour à tour la porter aux nues, puis l’humilier, lui clamer son amour indéfectible, puis la tromper, lui dire à quel point elle est irremplaçable, puis la dévaloriser pour tout et rien (tenue vestimentaire, sourire, façon d’être, sa manière de parler, ses émotions…).
Elle aime pourtant, mais cet amour va l’amener à devenir amnésique, à se remettre en question tout le temps, à se dénigrer, à ne plus s’aimer, à se rendre responsable de tout (même des tromperies), jusqu’à en perdre la joie de vivre.
En quelques années, elle devient peu à peu l’ombre d’elle-même et a du mal à se reconnaitre. Au point de ne plus reconnaitre la vérité et ne plus savoir comment se sortir de cette relation destructrice.
Cela pourrait être le résumé d’un roman, pourtant c’est ce que nous pouvons vivre lorsque nous rencontrons l’homme que l’on nomme : le pervers narcissique.
Je parle ici de l’homme car je m’adresse à toi qui est femme. Toutefois ceci peut être transposer à certaines femmes qui peuvent tout autant agir de la sorte, même si de par mon expérience et au travers de mes accompagnements, ceci est plus rare.
Mon leitmotiv est d’accompagner et d’aider les femmes vers l’épanouissement. C’est pourquoi il me semble important de clarifier ce que l’on appelle le pervers narcissique et la relation au pervers narcissique.
J’entends que cela a pu être un effet de mode, comme une manière de se déresponsabiliser, de rendre l’autre responsable des maux : « oh mais c’est un pervers narcissique, il m’a manipulé, c’est pour ça que… ».
Il est vrai que beaucoup ont pu qualifier l’autre de P.N. (pervers narcissique) pour la moindre petite défaillance dans la relation.
Mais attention car la relation avec un P.N. est dévastatrice, elle laisse des séquelles profondes et durables. Il ne s’agit donc pas de se réfugier derrière ce terme pour justifier un conflit relationnel passager ou une difficulté à être en harmonie avec quelqu’un.
Si je devais utiliser une métaphore, je comparerais la relation avec un P.N. à un virus. Un virus insidieux qui peu à peu se propage dans le disque dur principal d’un ordinateur pour une déprogrammation totale.
Car oui peu à peu ce « virus » s’immisce dans le cerveau, dans le mental, dans la construction même de la capacité à avoir du discernement entre réalité réelle et réalité déformée par le nouveau filtre qui s’installe autour de soi.
« Aïe confiance, crois en moi… »
Au départ, le virus se doit de ne pas être reconnu comme tel, afin de ne pas être détecté, rejeté. Il va donc se faufiler en mode sympathique.
Et c’est vraiment ainsi que le P.N. va entrer en connexion avec sa cible (on pourra lire ici ou là le terme de victime ou de proie. J’éviterai le mot « victime » car il fait émerger la notion de bourreau et ma conception autour de ce sujet diffère de cette approche bourreau/victime donc de la notion de « proie » également).
Il sera donc « aimable, séduisant » et pour ne pas éveiller les soupçons, il sera même attentionné, digne de confiance et aura les mêmes valeurs, mêmes goûts, mêmes objectifs de vie que la femme.
Comment pourrait-on se méfier d’une telle personne ?
C’est tout l’art de la manipulation, arriver à séduire pour mieux endormir. On peut se rappeler de Kaa, le serpent dans Le livre de la Jungle et son « aïe confiance, crois en moi que je puisse veiller sur toi ».
Il va jouer ce rôle du grand seigneur, du chevalier jusqu’à ce que la femme s’engage avec lui dans la relation. Une fois l’engagement établi, il va tomber peu à peu le masque.
Target = femme jolie, peu sûre d’elle
Le P.N. ne va pas choisir sa cible au hasard. Il sait reconnaitre la femme sensible, bienveillante, qui a le cœur sur la main, mais surtout la femme qui doute d’elle ou qui n’est pas sûre de son positionnement. Je dirai même celle qui n’est pas connectée à sa puissance.
Car c’est là qu’est la faille qu’il recherche et qui va lui permettre de mettre en place sa perversion = faire croire qu’il sera celui qui pourra l’aider à devenir une femme sûre d’elle.
Cette perversion est basée sur la manipulation psychologique, qu’il manie avec une grande maitrise.
Le P.N. va aider pour être admiré car il est égocentrique. S’il n’est pas admiré en retour, il va se positionner en victime pour faire culpabiliser la femme, qui va se remettre en question, douter jusqu’à penser qu’elle est responsable du mal être de l’homme qu’elle aime. Il peut passer d’un masque à l’autre en quelques secondes, tour à tour victime ou accusateur (ange ou démon).
Au fil du temps, ce jeu malsain de confusion mentale va finir par faire perdre tout discernement, tout sens même de la réalité et toute estime de soi pour la femme.
Objectif = déstabilisation totale
Il ne faut pas minimiser ce point de sabotage qui est un des plus destructeurs pour la femme, car à cela vont s’ajouter les reproches, les critiques constantes même dissimulées jusqu’à ce que le sentiment d’insuffisance, de culpabilité altère totalement la confiance en soi pour la femme qui fait face à cette manipulation perverse.
Ce sabotage ne s’arrête pas là puisque les critiques vont s’étendre à la sphère familiale ou sociale. Le dénigrement des proches a pour but d’isoler la femme, de la rendre encore plus vulnérable car ses proches peuvent être « dangereux » pour le P.N.. Le regard extérieur et leur avis ou inquiétude pourraient influencer la femme et lui faire prendre conscience que la relation est toxique, qu’elle-même est en train de s’éteindre, qu’elle devrait reprendre sa vie en main.
Toutefois, plus la relation avec un P.N. dure, plus il va être difficile, douloureux pour la femme de s’extraire de cette relation.
Croyance installée = « Sans moi, tu n’es rien »
Son manque d’estime, de confiance en elle lui renverra mentalement que sans lui elle n’est rien, sans lui elle ne peut s’en sortir. Je vous l’ai précisé ce « virus » une fois installé est profondément destructeur. Il pourra continuer à polluer le mental, même si la relation est terminée. Car ce virus a la dent dure. Tout comme le P.N. ne s’avouera jamais vaincu !
L’atmosphère de tension permanente qu’il instaure dans la relation va laisser la femme dans un état de stress, d’anxiété (pouvant aller jusqu’à la dépression) tel qu’elle ne se sentira plus sereine, son bien être émotionnel en sera profondément affecté. Elle va inconsciemment se mettre en hyper vigilance, anticipant de possibles reproches, critiques. Et si elle tente de reprendre le dessus ne serait-ce que quelques minutes, elle sera plongée dans un tourbillon d’accusations ou de paroles soigneusement choisies. De grands monologues interminables qui vont noyer son regain d’énergie pour l’ensevelir à nouveau par la confusion et la remise en question.
Pour illustrer ceci, imagine un insecte qui se prend dans une toile d’araignée. Plus il va se débattre pour s’échapper, plus il va s’empêtrer et ne pourra échapper à son funeste destin.
Se sortir de la relation : aide, soutien et du temps
Fort heureusement, nous ne sommes pas des insectes ! Et il est possible de sortir d’une relation avec un P.N., même si cela peut demander du temps.
Le temps de sortir du brouillard mental et de percevoir la triste réalité, le temps de reprendre ses esprits, d’accorder de nouveau crédit à ce que les proches peuvent dire, d’accepter de voir l’homme aimé comme une personne perverse, d’accepter l’idée de mettre un terme à la relation, ce qui peut être au départ d’une souffrance indescriptible.
Il sera nécessaire de se faire aider, ne serait-ce que pour avoir un soutien psychologique essentiel pour arriver à déconstruire l’illusion créée par le P.N. car elle réalise qu’elle a aimé ce qu’elle a elle-même projeté, reprendre confiance en soi et ses capacités d’action et de discernement.
Il sera certainement nécessaire de couper toute forme de relation avec le P.N. Bien souvent, c’est une des seules issues possibles pour s’en sortir. Pascale Piquet explique d’ailleurs avec précision et humour ce processus de mise à distance dans son livre « Le syndrôme de Tarzan ».
Rappels importants sur le P.N.
Une relation avec un pervers narcissique est dévastatrice, elle laissera des séquelles profondes.
Les faits et comportements qui peuvent alerter :
- Le pervers narcissique excelle dans l’art du mensonge pour tout et rien même des faits insignifiants. Mais il ment surtout sur ce qu’il ressent, son amour, sa capacité et volonté à changer. Il est le mensonge incarné.
- Il encense puis dévalorise, il est d’accord sur un engagement puis se désengage à la dernière minute et aura toujours une bonne raison même si celle-ci est qu’il faut savoir s’adapter !
- Les autres sont toujours responsables de ses maux. Ils sont les fautifs, lui n’a pas à se remettre en question. Ce qui lui permet de ne jamais assumer les conséquences de ses actes.
- Il a peu d’amis ou aucun, car il ne sait pas entretenir une relation dans laquelle il s’ennuie vite (il n’a pas d’empathie, ni de considération pour les autres) d’autant plus s’il a été démasqué.
- L’ennui dans la relation fait du P.N. une personne infidèle. Il trompe sans état d’âme, sans protection. Un de ses leitmotiv : assouvir son besoin sexuel qui peut être déviant.
- La violence verbale et psychologique qu’il manie avec grande maîtrise peut l’amener à devenir virulent, harceleur lorsqu’il a été démasqué. Il ne supporte pas de perdre ou d’être quitté.
- Il divise pour mieux régner. Pour cela, il sème des versions de la réalité toutes différentes à la personne avec qui il vit et aux personnes de l’entourage, de son environnement.
L’objectif être admiré, plaint ou passé pour le « gentil qui souffre ».
La liste est longue mais tu auras compris que cette personne se fait passer pour ce qu’elle n’est pas, que son but est d’isoler, de détruire par le biais du jeu, de la manipulation, de la perversion, de l’infidélité (dont la femme est responsable !!), de l’humiliation, de la culpabilisation (la femme finit même par s’excuser pour la souffrance qu’elle endure !).
Le temps de la reconstruction personnelle
Une femme qui sort d’une telle relation, aura des difficultés à refaire confiance, à s’ouvrir à une nouvelle relation. La reconstruction demande donc du temps, un accompagnement et surtout la revalorisation de soi.
J’ai précisé ne pas considérer la femme comme une victime ou une proie. Effectivement, je suis convaincue que si une femme est empêtrée dans une telle relation, c’est qu’elle a de grandes valeurs mais qu’elle ne croit pas pleinement en elle au départ. Elle a du potentiel (sinon elle ne serait pas intéressante pour le P.N.) mais elle ne le perçoit pas ou peu. Elle est appréciée (même si le P.N. lui prouvera que ce n’est le cas pour la déstabiliser).
Donc une femme saine mais qui doute d’elle-même ou qui a des difficultés à poser des limites.
Elle a par sa gentillesse et son amour été prise dans un jeu qu’elle pensait juste et beau. Elle s’est faite bernée par un être dénué d’empathie, d’amour, de valeurs et de cœur.
Si je n’avais qu’un conseil à donner ce serait de tout faire pour avoir pleinement confiance en soi, développer l’estime de soi, croire en ses capacités et surtout oser se positionner.
Donc ne pas hésiter à « travailler » sur soi pour grandir, s’expanser, s’épanouir entre soi et soi, sans dépendre d’une personne extérieure. Consolider son soi par diverses approches ou thérapies sera un atout majeur pour soi ou pour ne pas (re) tomber dans le piège d’un P.N.
Si tu as déjà été confrontée à un P.N., rappelle-toi que tu es une belle personne, que tu peux avoir confiance en toi et en tes capacités, que tu n’es pas une victime même s’il te reste des cicatrices invisibles et indélébiles, car cette relation est un tremplin pour toi, elle te montre ce que tu peux modifier pour grandir et te transformer durablement … pour ton plus grand bénéfice personnel !
Je suis passée par là dans le passé, et c’est ainsi que j’ai pu rebondir et m’en sortir.
Besoin d’un avis, d’un conseil, n’hésite pas à me contacter pour partager.
N’hésitez pas à vous faire aider, à demander du soutien autour de vous, auprès de vos proches et commencer à renouer avec votre pouvoir personnel pour retrouver le chemin de la confiance en vous.
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